Équipement de protection individuelle (ÉPI)
Principes généraux
L’ÉPI sert à empêcher :
Le contact avec la peau non intacte, le sang, les fluides corporels, les excrétions et les sécrétions
L’ÉPI est seulement efficace pour la lutte et la prévention des infections s’il est utilisé, retiré et jeté de façon adéquate.
Il ne faut pas partager l’ÉPI.
Il est essentiel d’effectuer une évaluation des risques pour établir quel ÉPI doit être utilisé.
Responsabilité professionnelle :
L’augmentation des connaissances, l’hygiène des mains, un ÉPI approprié, l’immunisation, etc. sont tous des facteurs contribuant à la sécurité de nos patients, de nos membres et d’autres membres de l’équipe interprofessionnelle.
Le Saviez-Vous?
Gants
Des muqueuses
De la peau non intacte
Des tissus
Du sang
Des sécrétions
Des excrétions
De l’équipement et des surfaces environnementales contaminées par ces derniers éléments
N’OUBLIEZ PAS…
L’utilisation de gants ne remplace pas une bonne hygiène des mains.
- Effectuer l’hygiène des mains avant et après l’utilisation et le changement de gants.
- Enlever les gants et se laver les mains entre les patients et avant de quitter l’aire des soins aux patients.
- Toujours utiliser la bonne technique pour enlever les gants et les jeter.
Les gants doivent être portés pour des tâches bien précises et jetés immédiatement après. - Changer les gants s’ils deviennent très sales pendant une tâche.
- Changer ou enlever les gants si l’on passe d’un lieu où il y a de la contamination à un lieu propre pour une même tâche.
- Il ne faut pas utiliser les gants pour des activités de soin de routine, p. ex., prendre la tension artérielle s’il y a un contact limité à de la peau intacte, à moins de prendre des précautions supplémentaires.
- Il ne faut pas utiliser des gants déchirés.
- Il ne faut pas laisser la surface extérieure du gant toucher la peau.
Choix des gants
TYPE DE GANT | SITUATION ET RAISONNEMENT |
---|---|
Vinyle / propre | Protection lors d’une exposition minimale au sang, aux liquides organiques et aux agents infectieux et pendant les tâches de courte durée. |
Stérile | À utiliser pour des procédures invasives ou lorsqu’il y a des contacts prolongés ou continus avec une peau non intacte, du sang, des liquides organiques ou des substances corporelles (comme l’insertion d’un cathéter artériel ou central) Remarque: Il semble y avoir une sensibilité et des réactions allergiques accrues au latex chez les travailleurs de la santé. Pour réduire ce risque, les gants en latex doivent être portés seulement lorsque cela est nécessaire, ne pas contenir de poudre et avoir une teneur en protéines peu élevée ou réduite. |
Nitrile | À utiliser pour l’exposition importante au sang, aux liquides organiques et agents infectieux ainsi que pour les tâches plus longues. À utiliser pour les contacts avec des agents de chimiothérapie et d’autres médicaments ou produits chimiques dangereux; peuvent également être utilisés pour remplacer les gants stériles en latex lorsque le personnel ou les patients sont sensibles ou allergiques au latex. |
Néoprène | À utiliser pour remplacer les gants en latex stériles lorsque le personnel ou les patients sont sensibles ou allergiques. Ces gants sont recommandés pour le contact avec les acides, les bases, les alcools, etc. |
N’OUBLIEZ PAS…
Les gants protègent le professionnel de la santé, mais une fois contaminés, ils peuvent transmettre des pathogènes à la peau, aux vêtements ou à d’autres patients.
Blouses
- Jeter immédiatement après avoir vu un patient.
- Les blouses doivent couvrir complètement le corps du torse jusqu’à la mi-cuisse, être bien ajustées et attachées dans le dos, et avoir de longues manches qui sont serrées aux poignets.
- Il ne faut pas réutiliser une blouse.
- Il ne faut pas aller d’un patient à un autre en portant la même blouse.
Choix des blouses
TYPE DE BLOUSE | SITUATION ET RAISONNEMENT |
---|---|
Blouse d’isolement en coton/lin, réutilisable ou jetable avec manches longues. | À utiliser s’il y a un risque prévu de contamination ou de contact/gouttelettes. |
Blouse d’isolement résistante aux liquides ou tablier en plastique porté par-dessus une blouse d’isolement. | À utiliser s’il y a un risque certain ou prévu de contamination de l’uniforme ou des vêtements par un volume important de sang ou de liquides organiques. |
Blouse imperméable aux liquides (comme Gortex®) | À utiliser s’il y a un contact prolongé ou une grosse exposition (comme s’il y a une grosse perte de sang pendant la réanimation d’une victime d’un accident de la route ou lors d’une assistance chirurgicale) |
Protection du visage
La protection du visage peut comprendre un masque ou un respirateur utilisé avec une protection oculaire, ou un écran facial couvrant les yeux, le nez et la bouche. La protection du visage doit être utilisée si on prévoit qu’une intervention ou une activité de soin causera des éclaboussements ou la projection de sang, de liquides organiques, de sécrétions ou d’excrétions, ou si on va à moins de deux mètres d’un patient/pensionnaire qui tousse.
Les masques offrent une barrière protégeant les muqueuses de la bouche et du nez qui sont des portes d’entrée de l’infection. Les gouttelettes peuvent transporter des microbes de même que d’autres agents infectieux, et un masque chirurgical peut contribuer à vous protéger contre les pathogènes respiratoires transmis par les gouttelettes.
La protection des yeux est utilisée en association avec un masque pour protéger les muqueuses des yeux dans le cadre de procédures ou d’activités liées aux soins :
des lunettes de sécurité
des lunettes de protection
des écrans faciaux
des visières fixées aux masques
Le Saviez-Vous?
Les lunettes sur ordonnance et les lentilles cornéennes ne sont PAS des protections oculaires adéquates; elles ne fournissent pas une protection suffisante au-dessus, en dessous ou autour des yeux.
Masque
- Le masque doit bien couvrir le nez et la bouche.
- Changer le masque s’il est mouillé.
- Retirer correctement le masque immédiatement après avoir accompli la tâche et le jeter dans un récipient approprié.
- Se nettoyer les mains après avoir enlevé le masque.
- Il ne faut pas toucher le masque pendant qu’on le porte.
- Il ne faut pas accrocher le masque dans le cou ni le laisser pendre.
- Il ne faut pas réutiliser des masques jetables.
- Il ne faut pas plier le masque ni le mettre dans sa poche pour une utilisation future.
Choix du masque
TYPE DE MASQUE | SITUATION ET RAISONNEMENT |
---|---|
Masque d’intervention | Exposition minimale aux gouttelettes infectieuses. Tâches de courte durée et qui n’entraînent pas une exposition au sang et aux fluides organiques. |
Masque résistant aux fluides | Exposition importante aux gouttelettes infectieuses ou au sang et autres liquides organiques. |
Masque chirurgical | Exposition aux gouttelettes infectieuses ou au sang et autres liquides organiques et tâches de longue durée. |
Le Saviez-Vous?
Respirators
On doit porter un respirateur N95 ajusté couvrant le nez et la bouche si :
On exécute une procédure pouvant entraîner la transmission d’aérosols (comme une induction de l’expectoration ou une bronchoscopie).
Sur ordre du médecin hygiéniste (nouvelles maladies respiratoires) CCPMI, 2015b
N95
- Effectuer un essai d’ajustement régulier dans le cadre d’un programme approuvé d’ajustement.
- Vérifier l’étanchéité chaque fois qu’on utilise un respirateur N95.
- Enlever le respirateur N95 correctement et en disposer dans le contenant approprié.
- Il ne faut JAMAIS mettre un respirateur N95 sur un patient (les patients qui sortent de leur chambre doivent porter un masque de d’intervention ou de chirurgie).
- Il ne faut pas utiliser le respirateur N95 s’il ne passe pas le test d’étanchéité.
- Il ne faut pas utiliser le respirateur N95 s’il est sale ou mouillé.
Le Saviez-Vous?
En Ontario, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée recommande d’utiliser un respirateur N95 ajusté et dont on a vérifié l’étanchéité et une chambre
isolée en cas d’infection transmise par voie aérienne pour le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Ce conseil diffère des directives fournies par l’Agence de la santé publique du Canada (CCPMI, 2016, p. 6)
Vérification de l’ajustement d’un respirateur N95
La marque
Le modèle
La taille
Vérification de l’étanchéité d’un respirateur N95
La vérification de l’étanchéité (aussi désignée par essai de l’ajustement) doit être effectuée chaque fois qu’on porte un respirateur N95 afin de s’assurer d’une protection respiratoire appropriée.
- vérification de l’étanchéité en pression positive :
- vérification de l’étanchéité en pression négative :
- Appliquer le masque tel que recommandé.
- Couvrir la valve expiratoire ou les côtés du masque.
- Expirer doucement dans le masque – vous ne devriez pas sentir de fuite d’air autour des bords du masque et celui-ci devrait se soulever légèrement de votre visage.
- Appliquer le masque tel que recommandé.
- Couvrir la valve expiratoire ou les côtés du masque.
- Inhaler doucement pendant 5 secondes – le masque devrait s’affaisser légèrement sur votre visage sans qu’il y ait une fuite d’air autour des bords du masque.
Responsabilité professionnelle :
Les membres sont tenus de savoir quelle taille et quel fabricant de respirateur N95 ils doivent utiliser et ils doivent respecter les exigences de leur employeur relativement à la vérification de l’ajustement.
Scénario :
Que devez-vous faire?
Protection oculaire
- Il faut immédiatement enlever le dispositif de protection oculaire après la tâche à laquelle il a servi et le jeter ou le mettre dans un récipient approprié pour le nettoyer.
- Après usage, les dispositifs de protection oculaire réutilisables doivent être acheminés dans un lieu central pour être traités.
- Les lunettes d’ordonnance ne sont pas appropriées pour protéger les yeux.
Choix d’un dispositif de protection oculaire
Type de dispositif de protection oculaire | Situation et justification |
---|---|
Lunettes de sécurité | Protection contre l’exposition aux gouttelettes infectieuses, au sang ou aux liquides organiques. Toutefois, la visibilité est souvent mauvaise. |
Écran facial | Fournit une protection contre l’exposition aux gouttelettes infectieuses, au sang ou aux liquides organiques. Offre une bonne visibilité. |
Visière fixée au masque | Protection contre une exposition minimale aux gouttelettes infectieuses, au sang ou aux liquides organiques. |
Attentes organisationnelles
Les organisations ont la responsabilité de mettre en place des systèmes avec des procédures établies qui permettent de respecter l’hygiène des mains, les pratiques de base et les précautions supplémentaires. L’employeur et l’employé ont tous deux des obligations en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail15 :
L’employeur veille à ce que : le matériel, les matériaux et les appareils de protection prescrits soient fournis; [S. 25(1)(a)] et le matériel, les matériaux et les appareils de protection qu’il fournit soient maintenus en bon état » [S. 25(1)(b)];
Le travailleur : emploie ou porte le matériel et les appareils ou vêtements de protection exigés par l’employeur; [S. 28(1)(b)] et signale à l’employeur ou au superviseur l’absence de matériel ou d’appareil de protection ou, si ceux-ci existent, les défectuosités dont il a connaissance et qui peuvent le mettre en danger ou mettre un autre travailleur en danger » [S. 28(1)(c)].
Contrôle de l’environnement
RÉFÉRENCES
Association for the Advancement of Medical Instrumentation (AAMI). (2015). FDA proposes new criteria for surgical gowns. Tiré de Association for the Advancement of Medical Instrumentation, site Web : www.aami.org/newsviews/newsdetail.aspx?ItemNumber=2650
Institut canadien pour la sécurité des patients. (Aucune date.). Pneumonie associée au ventilateur (PAV). Tiré du site Web de l’Institut canadien pour la sécurité des patients : www.patientsafetyinstitute.ca/en/topic/pages/ventilator-associatedpneumonia-(vap).aspx
Centers for Disease Control and Prevention. (2011). Central line-associated bloodstream infections: Resources for patients and healthcare providers. Tiré du site Web de Centers for Disease Control and Prevention : www.cdc.gov/HAI/bsi/CLABSI-resources.html
Secrétariat des soins aux malades en phase critique (2012). Trousse d’outils de prévention de la pneumonie acquise sous ventilation mécanique et les infections par cathéter central. Tiré du site Web de Services ontariens des soins aux malades en phase critique : www.criticalcareontario.ca/EN/Toolbox/Performance%20Improvement%20Collaborative/VAP%20and%2 0CLI%20Toolkit%20(2012).pdf
Immunize Canada. (2016). ImmunizeCA app. Tiré du site Web d’Immunisation Canada : http://immunize.ca/en/app.aspx
Loeb, M., Dafoe, N., Mahony J., John, M., Sarabia, A., Glavin, V., Walter, S.S. (2009). Surgical mask vs N95 respirator for preventing influenza among health care workers: A randomized trial. JAMA, 302(17), 1865- 1871. doi:10.1001/jama.2009.1466. Tiré de http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=184819
CCPMI. (2012a). Pratiques exemplaires – Programmes de prévention et de contrôle des infections en Ontario (3e édition). Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/BP_IPAC_Ontario_HCSettings_2012.pdf
CCPMI. (2012b). Pratiques de base et précautions supplémentaires dans tous les établissements de soins de santé (3e édition). Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/RPAP_All_HealthCare_Settings_Eng2012.pdf
CCPMI. (2013). Annexe B : Pratiques exemplaires en matière de prévention de la transmission des infections aiguës des voies respiratoires dans tous les établissements de soins de santé. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/CCPMI-IPC_Annex_B_Prevention_Transmission_ARI_2013.pdf
CCPMI. (2014). Pratiques exemplaires d’hygiène des mains dans tous les établissements de soins de santé, (4e édition). Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/2010-12%20BP%20Hand%20Hygiene.pdf
CCPMI. (2015a). Pratiques exemplaires de prévention, de surveillance et de contrôle des nouvelles infections respiratoires dans tous les établissements de soins de santé. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : http://www.publichealthontario.ca/en/eRepository/Best_Practices_Novel_Respiratory_Infections.pdf
CCPMI. (2015b). Prévention et contrôle des infections pour la pratique en cabinet et en clinique. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/IPAC_Clinical_Office_Practice_2013.pdf
CCPMI. (2016). Préparatifs : Triage, dépistage et gestion des patients ayant une infection au Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) dans les établissements de soins actifs. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/CCPMI-IPC_Preparedness_Tools_MERS_CoV_2013.pdf
Agence de la santé publique du Canada. (2013). Guide canadien d’immunisation. Tiré du site Web de Agence de la santé publique du Canada : http://phac-aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/p03-work-travail-fra.php#a1
Agence de la santé publique du Canada. (2014). Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse (7e édition). Tiré du site Web de Agence de la santé publique du Canada : https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/migration/phac-aspc/tbpc-latb/pubs/tb-canada-7/assets/pdf/tb-standards-tb-normes-ch7-fra.pdf
Agence de la santé publique du Canada. (2016). Résumé de l’évaluation du risque associé au coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) pour la santé publique au Canada. Tiré du site Web de l’Agence de la santé publique du Canada : www.phac-aspc.gc.ca/eri-ire/coronavirus/risk_assessment-evaluation_risque-fra.php
Santé publique Ontario. (n.d.a). Chaîne de transmission et évaluation des risques : Glossaire. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : www.publichealthontario.ca/fr/LearningAndDevelopment/OnlineLearning/InfectiousDiseases/IPACCore/Documents/CORE_Trainers_COT_and_RA_Module_Glossary_April_2014.pdf
Santé publique Ontario. (n.d.b). Algorithme des risques guidant l’utilisation des ÉPI. Tiré du site Web de Santé publique Ontario : file:///C|/Users/carso/AppData/Local/Temp/ www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/IPAC_Clinical_Office_Practice_Risk_Algorithm_PPE_2013.pdf
Organisation mondiale de la Santé. (2015). Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERSCoV). Tiré du site Web de l’Organisation mondiale de la Santé : www.who.int/mediacentre/factsheets/mers-cov/fr/